Le Service Jésuite aux Réfugiés (JRS) Burundi a reçu la “Mention Spéciale” du Prix des Droits de l’Homme 2020 pour le projet d’appui à l’enseignement de qualité des enfants avec des besoins spécifiques à trois centres à Bujumbura. Dans ce nouveau projet, soutenu pour la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNDH) de la République Française, JRS accompagnera 200 élèves : 16 élèves réfugiés à besoins spécifiques de Bujumbura par le paiement des frais de scolarité ou appui en matériel adapté ; 75 élèves réfugiés non accompagnés en frais de scolarité et fourniture d’uniforme et 109 élèves de la communauté hôte à risque d’abandon scolaire.

En effet, depuis 22 ans, JRS intervient dans l’accompagnement des populations déplacées de force au pays, aux côtés de ses partenaires humanitaires. Un des objectifs globaux de JRS, est de promouvoir l’accès à l’éducation inclusive des élèves réfugiés et rapatriés à travers l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’espace scolaire, l’octroi de fournitures scolaires aux élèves et matériels didactiques aux écoles, ainsi que la promotion des activités formatives parascolaires. En dépit de la grande vulnérabilité des bénéficiaires, le défi majeur de la scolarisation des enfants handicapés et enfants non accompagnés subsiste. À cet effet, JRS soutient la scolarisation d’élèves handicapés au sein d’institutions académiques spécialisées existantes à Bujumbura, notamment le Centre Akamuri (déficit intellectuel), l’Institut Saint Kizito (handicap moteur) et l’École Ephphatha (surdité).

Julie, une réfugiée congolaise souligne l’impact du JRS dans la vie des réfugiés

« Je suis une réfugiée congolaise de 5 enfants dont deux filles que voici avec un handicap mental sévère. Je suis arrivée au Burundi en 2013. J’étais enceinte et j’avais beaucoup de difficulté était désespérée. L’UNHCR m’a mis en contact avec le JRS dont l’une des attributions est l’éducation. Le JRS m’a immédiatement soutenu dans la recherche d’un centre éducatif spécialisé au handicap de mes filles et c’est ainsi que mes enfants ont été inscrites au Centre Akamuri. J’y ai rencontré d’autres parents réfugiés dont les enfants bénéficiaient de l’appui de JRS. Ça fait 5 ans que cette organisation nous aide dans le paiement du minerval qui je précise est trop cher (environ 300,000 BIF par an). Sans ce soutien, je ne serai pas en mesure de payer 600,000 BIF par année depuis tout ce temps. Une autre chose que je souligne, c’est que JRS et le Centre Akamuri nous aident psychologiquement à accueillir ce fardeau avec amour et à nous encourage en tant que parents d’enfants handicapés. Mes deux filles sont des adolescentes maintenant qui sont scolarisées malgré leur handicap. Si elles étaient non scolarisées, elles seraient probablement exposées aux viols et autres types de harcèlements physiques ou sexuels indépendamment de leur condition. Enfin, je demande aux autres organisations d’emboiter le pas de l’UNHCR, du Centre Akamuri et de JRS qui ne cessent jamais de nous témoigner leur amour en appuyant nos enfants et en montrant aux autres que les enfants handicapés sont des enfants comme les autres et qu’ils ont droit à l’éducation, à la vie et à la santé comme les autres enfants. Encore une fois, merci, merci et merci infiniment à JRS ».

Source: Jésuites de la Province de l'Afrique Occidentale