Depuis qu’il a assumé le rôle de Souverain Pontife et d’Evêque de Rome, le Pape François a été pour moi une source profonde d’inspiration. Ses paroles et ses actions ont continuellement mis au défi et guidé mon propre parcours de leadership dans l’Église.

À mes yeux, il est allé au-delà des attentes traditionnelles d’un Souverain Pontife, en offrant au monde un modèle de leadership profondément enraciné dans la foi et un engagement pastoral authentique pour son troupeau. Son espoir inébranlable souligne son dévouement à la prière et au service. C’est pourquoi le pontificat du pape François a été caractérisé par un esprit de compassion et une approche distinctement évangélique du leadership.

Dans un monde qui valorise souvent le pouvoir et l’efficacité, le vrai leadership consiste à servir les autres. Il donne l’exemple en utilisant un langage clair et en faisant preuve de gentillesse. Il prête attention à ceux qui sont souvent négligés et éprouve de la compassion pour ceux qui souffrent. En tant que dirigeant bienveillant, il aide les opprimés et dit la vérité avec amour. C’est ce dont le monde a besoin aujourd’hui.

Le pape François est un excellent exemple de ce que disent nos anciens africains : « Un vrai leader porte les souffrances du peuple ». Il le démontre par son travail auprès des communautés marginalisées, son soutien indéfectible à l’égard de ceux qui en ont besoin et ses appels constants à la paix, à la justice sociale et à une intendance environnementale holistique.

En tant que personne chargée d’une mission dans le contexte africain — si souvent marqué par des défis complexes —, j’ai trouvé dans son exemple une boussole pour mon propre chemin. Ses écrits, tels que l’Evangelii Gaudium, Laudato si et les Fratelli tutti, ne sont pas de simples documents à lire ; ce sont des appels vivants à la transformation — dans notre façon de diriger, de communiquer et de servir. Dans un livre sur le leadership du pape François, Chris Lowney partage cette vision frappante : « Soyez à l’aise dans votre propre peau. Sachez qui vous êtes – le bon et le mauvais. Et trouver le courage non seulement d’être vous-même, mais aussi d’être la meilleure version de vous-même. C’est le fondement de l’autonomie, et tout leadership commence par l’autonomie, parce que vous ne pouvez pas nous diriger si vous ne pouvez pas vous-même. »

Alors que le monde pleure et lui dit adieu, on se souviendra du pape François comme de quelqu’un qui a fait plus que remplir un rôle. Il a vraiment vécu ce qu’il a enseigné. L’alignement de ses paroles et de ses actes nous rappelle constamment que le leadership chrétien est fondamentalement enraciné non pas dans le statut ou l’autorité, mais dans une adhésion inébranlable à l’Évangile, qui se manifeste à la fois dans les aspects significatifs et subtils de la vie.

Son calme courage, son sens de la liberté intérieure et sa profonde connexion à la vie des gens ordinaires m’ont inspiré quotidiennement. Ils m’ont aussi encouragée à adopter un sentiment plus compatissant, de communauté et d’appartenance. un style de gouvernance attentif et plein d’espoir qui favoriserait.

Je rends grâce à Dieu pour sa présence au cœur de l’Eglise aujourd’hui. Je prie pour lui et pour que chacun de nous, dans nos rôles respectifs, apprenne de son exemple comment diriger comme serviteurs, parler avec vérité et marcher humblement et en confiance avec les autres.

Adieu, Papa Franciscus. Que notre bon Dieu vous accorde le repos éternel dans son royaume.

Père José L. Minaku, SJ

Président

Conférence jésuite d’Afrique et de Madagascar (JCAM).

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