Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)

Commençons par comprendre cette période liturgique que nous commençons aujourd’hui : l’Avent, du latin Adeventus (l’acte d’arriver, le fait d’être arrivé), ce temps annonce un autre temps fort : la Noël. Il nous rappelle l’événement Jésus Christ, le Verbe de Dieu qui a pris chair et a installé sa tente parmi nous.

Le temps de l’Avent invite les chrétiens à se mettre spirituellement en marche et à se préparer à un événement très important de notre vie de foi ; à savoir, la naissance du Fils de Dieu dans notre histoire. Il ne faut pas rester inerte, là où on en est dans la vie. Le chrétien doit expérimenter la joie de se mettre en route et, plus encore, la joie qu’annonce liturgiquement l’aboutissement de la marche : la rencontre de Celui qui vient, de Dieu qui vient habiter parmi nous ! A sa manière donc, le chrétien peut faire sienne cette parole du psalmiste : «Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur» (cf. Ps 121, 1).

Quelle attitude adopter pour se mettre spirituellement en marche pendant ces jours qui nous séparent de la fête du Noël ? C’est l’évangile du jour qui nous donne la clé de la réponse à cette question afin de marcher vers Jésus qui vient vers nous. Tel qu’il fonctionne, notre monde ressemble fort à ce qu’on vivait aux jours de Noé : multiples sollicitations, conditionnements, distractions, esclavages, égoïsmes, consumérismes, injustices, hypocrisies, refus de Dieu et de la foi, (etc.). Dieu et notre marche vers Jésus peuvent vraiment être oubliés. C’est pourquoi, il est nous demandé de cultiver le sens de la vigilance. La vigilance est un thème biblique et cher à la vie chrétienne. Le Seigneur Jésus la recommande à ses disciples de toutes les époques : « heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! » (Lc 12, 37) ; « en sera comme d'un homme parti en voyage : il a quitté sa maison, donné pouvoir à ses serviteurs, à chacun sa tâche, et au portier il a recommandé de veiller » (Mc 13, 34).

La vie sur terre est comparée à une longue attente de la venue finale du Roi de l’univers dans notre histoire. Mais cette attente peut nous paraitre logiquement longue avec le danger de douter du retour, de nous distraire par ces sollicitations légitimes de la vie, ou de ne plus attente du tout. Et, avant cette venue finale, le Seigneur vient, Il nous visite au jour le jour. Nous devons être vigilants pour ne pas être surpris par l’irruption quotidienne de Dieu dans notre vie, pour soutenir aussi notre attente de la venue eschatologique (finale) et pour le reconnaitre le Fils de l’homme à son heure.

Comment veiller pour être prêts ? L’Eglise nous donne quelques pistes en ce temps fort de l’Avent : soigner davantage notre vie de prière, par la lecture et l’écoute de la Parole de Dieu ; vivre un peu plus activement les sacrements qui nous sanctifient (Eucharistie, Confession, etc.), augmenter notre charité opérante, cultiver l’attention au soin de la maison commune, etc.

Notre souhait est donc que ce temps que l’Eglise nous offre soit vraiment un moment de préparation, d’attente et de marche à la rencontre Celui qui vient. Je nous souhaite un fructueux temps de l’Avent 2019 et la joie de Noël.