Samedi 03 Octobre 2020, fête de saint François de Borgia, le père Mathieu Ndomba, provincial de la province de l’Afrique de l’Ouest de la Compagnie de Jésus, a présidé la célébration eucharistique au cours de laquelle les pères Saturnin Cloud Bitemo et Joseph Alpha Lindjo ont prononcé leurs vœux solennels. Dans la chapelle du Collège Libermann à Douala, le père Mathieu, a encouragé les deux Jésuites à « se distinguer dans l’imitation du Christ ».

Le service de Dieu définit le sens et la finalité de la vie humaine

Le choix de la date du 3 Octobre pour la célébration des vœux solennels des pères Bitemo et Lindjo, n’est pas anodin. Cette date, a expliqué le Père Ndomba au début de son homélie, « permet de mettre en lumière le sens des vœux solennels dans la Compagnie de Jésus. » Saint François de Borgia, honoré en cette date particulière, a en effet renoncé à son duché pour suivre le Christ après la mort de sa femme. A l’opposé des fils de Zébédée qui recherchaient la grandeur de la vaine gloire, celui qui était alors le Duc de Gandia a quant à lui renoncé au prestige pour chercher la grandeur selon la vision de Dieu c’est-à-dire le « service de Dieu et de ses frères et sœurs. » Et c’est justement cela l’essence du jésuite, « un pécheur qui se sait pardonné et appelé à servir. » Un service qui doit être rendu dans l’humilité et l’amour de Dieu à travers le service de ses frères et sœurs. Le service de Dieu, a insisté le père Ndomba, est ce qui définit le sens et la finalité de la vie humaine. Ce service doit aller jusqu’au don de soi et il donne également sens à la profession solennelle du jésuite. Cette profession tout en liant le religieux jésuite, le libère dans le même temps, a expliqué le père Ndomba, faisant écho aux numéros 143§2 des Normes Complémentaires (NC) des Constitutions de la Compagnie de Jésus.

La vie des vœux est un exercice de libération

Le père provincial a poursuivi en affirmant que « la vie des vœux religieux est un exercice de libération ». Avec ces vœux, le religieux se libère pour mieux servir. Et cette libération est triple. Le père Ndomba, SJ, a ensuite expliqué comment les trois vœux de religion peuvent libérer le religieux. La première libération est celle qu’octroie la pauvreté. Par ce vœu, le religieux se dresse contre tout attachement désordonné à l’avoir pour partager la vie des pauvres et être à leur service. Ensuite, vient la libération que procure la chasteté. Cette dernière est « une libération contre toute idolatrisation des plaisirs et tout attachement désordonné aux relations afin d’être des hommes pour les autres ». Enfin, le vœu d’obéissance qui libère le religieux « de la quête du pouvoir, de la vaine gloire, du prestige, de l’affirmation désordonnée de son propre égo » pour « répondre à l’appel que le Christ nous fait entendre par celui que l’Eprit a mis à la tête de l’Eglise, et pour suivre les directives de tous nos Supérieurs » (NC143 §2). Telle est la triple libération qui va permettre aux pères Bitemo et Lindjo de comprendre et d’habiter « ce qui est requis du jésuite qui fait la profession solennelle. »


Se distinguer dans l’imitation du Christ

S’adressant directement et personnellement aux pères Bitemo et Lindjo, le Père Ndomba, les a invités à la suite de cette triple libération à se distinguer dans l’imitation du Christ (NC120). Mais que signifie concrètement se distinguer dans l’imitation du Christ ? C’est, a expliqué le célébrant, « agir dans sa vie selon les exigences d’une vertu inspirée par l’amour du Christ, accepter humblement des observations sur les manquements commis et s’en corriger, vivre de plus en plus pour le Christ et pour son corps qui est l’Eglise ». Aussi, « se distinguer dans l’imitation du Christ suppose que le jésuite qui fait la profession solennelle adopte la vie et l’exemple du Christ comme sa règle de vie. » C’est seulement en adoptant cette règle de vie que le profès devient « le visage du Christ dans le monde et dans l’Eglise. » Faire donc la profession solennelle dans la Compagnie de de Jésus, c’est accepter justement la responsabilité d’être « le visage de la Compagnie et du Christ dans le monde et dans l’Eglise. »

Concluant son homélie, le provincial de la province de l’Afrique de l’Ouest, a prié pour que Dieu accorde aux pères jésuites Bitemo et Lindjo la grâce de porter cette responsabilité. La célébration s’est terminée par des agapes fraternelles.