Les réunions annuelles en cours du FMI et de la Banque mondiale dans la pittoresque ville de Marrakech, au Maroc, ont révélé des informations cruciales concernant la situation financière des pays à haut risque, principalement en Afrique.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a clarifié que, contrairement à une croyance répandue, ces nations ne subissent pas une crise de la dette systémique rappelant celle des pays pauvres très endettés (PPTE) observée à la fin des années 80 et au début des années 90. Chuku Chuku, un économiste éminent du FMI, a précisé ce matin, "Bien que les indicateurs de solvabilité et de liquidité dans la plupart des pays à faible revenu (PFR) aient diminué ces dernières années, ils sont nettement meilleurs que ceux à la veille du HIPC au milieu des années 1990."

Néanmoins, le FMI demeure préoccupé par l'avenir. Si les tendances actuelles persistent, les PFR pourraient être sur le point de connaître des vulnérabilités de la dette comparables à celles d'avant l'ère du HIPC, en particulier à moyen et long terme. Étant donné que cela fait un quart de siècle depuis le lancement de l'initiative de soulagement de la dette du HIPC, l'inquiétude monte car de nombreux PFR semblent à nouveau être confrontés à des vulnérabilités croissantes de la dette.

Dans le contexte actuel, la complexité de l'environnement des créanciers a augmenté, créant des obstacles à la coordination. Pour y remédier, la nécessité de deux types d'interventions politiques a été mise en évidence. Au niveau national, des réformes économiques rapides sont impératives pour les pays afin d'alléger leurs charges de la dette existante. L'accent a également été mis sur l'évitement des dettes préjudiciables et la réduction de la corruption qui entraîne le gaspillage des fonds empruntés et sur la mobilisation accrue des ressources domestiques. Il est essentiel de noter qu'à l'heure actuelle, la mobilisation des ressources domestiques dans les PFR représente seulement 15% du PIB, bien inférieur à leurs besoins de financement qui dépassent 27% du PIB.

Le rôle des institutions financières internationales et de la communauté mondiale des créanciers est incontournable. Ils doivent collaborer pour réduire les coûts de financement et soutenir la restructuration de la dette au cas par cas. Cela devrait également inclure la suspension des obligations de service de la dette pendant les périodes de crise. La communauté internationale dans son ensemble a également un rôle à jouer, en intensifiant les efforts pour rationaliser les processus de restructuration de la dette, en adoptant des cadres comme le cadre commun du G20, en veillant à ce que les pays reçoivent le soulagement de la dette dont ils ont désespérément besoin, rapidement et efficacement. De plus, il est urgent de fournir davantage de financements concessionnels à long terme.

Cependant, comme le soutient fermement le Réseau Justice et Écologie des Jésuites - Afrique (JENA), des changements systémiques plus profonds sont nécessaires. Il faut mettre l'accent sur la refonte de la structure financière internationale qui favorise involontairement l'évasion et l'évitement fiscaux. Les nations africaines subissent des pertes dépassant 80 milliards de dollars chaque année à cause de ces pratiques - des fonds qui pourraient être essentiels pour l'éradication de la pauvreté sur le continent. Si nous visons à aborder de manière holistique et systémique le défi de la dette alors un accent plus marqué sur la justice financière est indispensable.

Pour plus de mises à jour sur la réunion et d'autres insights, restez à l'écoute des canaux officiels de JENA.

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