Le Sommet Climatique Africain, événement historique inauguré cette semaine à Nairobi, a vu une assemblée de dirigeants nationaux, champions mondiaux du climat et membres estimés de la société civile se rassembler pour débattre de la vulnérabilité croissante de l'Afrique face au changement climatique.

En tant que partie de cette assemblée, le Réseau Jésuite Justice et Écologie - Afrique (JENA) demeure ferme dans son engagement à plaider en faveur d'une réponse juste, durable et empreinte de compassion à la crise climatique.

Bien que l'Afrique ait porté un fardeau conséquent de la crise climatique, il est encourageant de voir le continent accueillir un sommet aussi crucial. JENA salue de tout cœur cette initiative. Même si nous apprécions profondément ces dialogues régionaux de haut niveau, l'écart persistant entre les engagements et les actions demeure une préoccupation majeure. Nous sommes pleinement conscients que, bien que le monde possède les ressources financières, technologiques et intellectuelles nécessaires pour lutter contre la crise climatique croissante, l'action essentielle n'est souvent pas entreprise.

Le Pape François, dans sa sagesse, identifie la racine profonde de cette inertie : il ne s'agit pas simplement d'une crise environnementale, mais d'une crise spirituelle. La quête incessante du profit, associée à un manque manifeste de compassion pour notre planète souffrante et ses habitants, sous-tend les plus grands défis de notre époque. La crise réside donc dans les cœurs humains, consumés par la cupidité et l'apathie.

Faits marquants du Sommet Climatique Africain

Le premier Sommet Climatique Africain a dévoilé un vaste programme, de la croissance verte et des solutions financières pour le climat à la création de villes africaines durables et intégrées. Ces mesures sont en phase avec les impératifs de notre époque. Toutefois, un véritable progrès ne peut être réalisé que lorsque les décisions ne sont pas uniquement motivées par l'intérêt personnel, mais par la compassion et la considération pour notre maison commune et pour les plus vulnérables d'entre nous.

Dissonances et Préoccupations : Le sommet n'a pas été exempt de controverses. La sous-représentation des perspectives africaines autochtones au profit des agendas occidentaux est un problème pressant. L'accent mis sur les marchés du carbone et les approches "positives pour le climat", bien qu'apparemment axées sur la solution, sert souvent les intérêts des nations riches et des grandes entreprises, perpétuant l'injustice climatique à laquelle l'Afrique est confrontée.

Comme déjà mentionné, une préoccupation constante, exprimée par de nombreux acteurs dont JENA, est l'influence disproportionnée des intérêts occidentaux. Le sommet, bien qu'il marque une avancée significative, doit veiller à la primauté des voix et des priorités africaines. Les défis environnementaux et économiques du continent méritent des solutions ancrées dans les contextes et les connaissances locaux, plutôt que de simplement écho aux diktats des puissances étrangères ou des entités corporatives.

Le Sommet Climatique Africain se présente comme une opportunité de combler le fossé béant entre la rhétorique et l'action. JENA s'aligne sur les sentiments exprimés par l'Alliance pour la Justice Climatique Panafricaine et la myriade de groupes de la société civile africaine exigeant une véritable représentation et la priorisation des besoins de l'Afrique. Un véritable changement ne peut se matérialiser que lorsque les engagements, comme ceux proposés dans la Déclaration de Nairobi, sont imprégnés d'authenticité, d'empathie et d'une boussole morale inébranlable.

Notre participation au sommet réaffirme notre engagement indéfectible en faveur d'un système de justice centré sur l'écologie, en accord avec les enseignements de notre foi et la vision du Pape François. En tant qu'intendants de la Terre, nous continuons à prier, espérer et travailler pour un avenir plus brillant, plus durable et plus juste pour l'Afrique et le monde.

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