En lisant cet Évangile, trois attitudes fondamentales que devrait avoir un chrétien nous sautent à l’œil. La première est l’intercession du centurion en faveur de son serviteur. La deuxième la confiance et la connaissance de celui à qui il demande le miracle. Enfin, la troisième c’est la réponse de Jésus face à un marginalisé spirituel de son peuple.

En ce qui concerne la première attitude, le centurion expose simplement la situation de son serviteur sans grande rhétorique. En plus le problème qu’il expose ne le concerne pas directement, mais à cause de l’humanité qu’il partage avec son employé, il intercède afin que ce dernier recouvre la santé. Devant ces prières désintéressées et formulées pour le prochain, Jésus est très sensible et donne sa réponse immédiatement. Le Christ se rend de suite disponible, car il voit en cet homme sa propre image d’intercesseur des serviteurs que nous sommes auprès du Père. Aussi, faut-il noter que par cette promptitude à rendre service Jésus enseigne à ses disciples que sa mission est universelle et non contrainte par aucune barrière raciale, religieuse ou politique. La deuxième attitude est la plus impressionnante, la foi, la confiance et l’humilité dont le centurion Romain fait preuve plonge le Jésus dans une profonde admiration mêlée de colère. Ce gentil reconnaissait clairement la toute-puissance de Dieu en Jésus. C’est pourquoi il demande une seule parole et pas plus. Or, ceux à qui le salut était promis s’endurcissaient le cœur dans le refus de la personne de Jésus comme Messie. Enfin, devant les deux attitudes précédentes, la réponse de Jésus est instantanée. Jésus ne pose plus de question et renvoie le centurion dans l’assurance que sa prière a été exaucée. Car il savait que son interlocuteur le connaissait vraiment que son propre peuple et même que ses disciples. Saisissant cette occasion, Jésus exprime son indignation et montre comment la foi de cet homme condamne l’incrédulité de son peuple. Enfin, chers frères et sœurs en Christ, Jésus nous enseigne à travers ce centurion qu’il attend de nous une prière de foi et non de grandes formulations doctrinales sans avoir confiance en lui. Il nous apprend aussi la prédominance de la foi sur les questions de race, de grand savoir de nationalité et des positions sociales dans le rapport avec sa personne.